Chassé-croisette

Le tapis est rouge comme toujours. Les sponsors s’affichent crânement sur la Croisette. Les robes ahurissantes ondulent au bas des smokings. La plage bat au rythme des fêtes. Les chambres d’hôtel et les appartements s’apprêtent à revenir, au lendemain de la clôture samedi soir, à des prix acceptables. D’apparence, le Festival de Cannes présente une mine pimpante et renvoie de la France un joli bilan de santé. Sauf que…

Cannes est aussi une vitrine du cinéma français auquel chaque section du festival accorde une place particulière et un nombre de films forcément plus élevé que le voudrait le poids réel de cette cinématographie au niveau mondial. Or, ces films hexagonaux racontent une autre France que celle, pailletée, de la Croisette. La France des écrans, c’est bien davantage celle des grèves SNCF et Air France avec lesquels les festivaliers ont péniblement dû jongler cette année. En compétition, le réalisateur Stéphane Brizé propose En guerre, où Vincent Lind