L’œil et la verve
«Grande gueule» du cinéma romand, Francis Reusser revient avec La Séparation des traces. Une émouvante balade intime dans sa filmographie
Mathieu Loewer
Cinéma » A 76 ans, Francis Reusser fait un retour réjouissant sur les écrans, avec un nouvel opus, La Séparation des traces. Dans cet essai documentaire à la première personne, le cinéaste vaudois évoque une vie vouée aux images, où cinéma, engagements et obsessions intimes se confondent.
Reusser par Reusser, en route pour un ego trip? «Parler de soi n’est pas forcément immodeste, tout dépend comment on le fait. Le message s’adresse aussi à mes copains réalisateurs qui n’osent jamais dire je. Le documentaire sociologique, la télévision fait cela plutôt bien. Au cinéma, il faut inventer autre chose.» Ce n’est pas non plus un film testament. Les «nécrologies avant l’heure», non merci. Par contre, mieux vaut être son propre biographe: «Comme ça, je dis la v&eac