«Ramona»

Parmi les raretés qui pimentent cette édition du FIFF, la plus inattendue est certainement «Ramona», une bande muette de 1928, présentée dans le cadre de la section «Nouveau territoire». Réalisé par un pionnier du cinéma d’origine amérindienne, Edwin Carewe (1883-1940), ce film très estimable, retrouvé il y a peu à la Cinémathèque de Prague, raconte le destin tragique d’une jeune fille (la sublime Dolores del Rio) qui choisit d’épouser un Indien et d’aller vivre avec lui… Vibrant plaidoyer pro-indien, «Ramona» mêle les codes du mélodrame et du western pour décrire avec un réalisme assez impressionnant pour l’époque les exactions commises contre les autochtones. Le guitariste Benoît Gisler accompagne en direct ce petit joyau méconnu, utilisant habilement les ressources électroniques de son instrument pour créer une ambiance musicale et des bruitages qui apportent du relief à cet émouvant noir et blanc, griffé et tremblotant.

> Ve 13  h Rex 1.