Gruyères » Minérales. Pures. Fraîches aussi. Les œuvres d’Alois Lichtsteiner sont des impressions de rochers, de montagne, qui restent collées à la rétine. Qu’elles déclinent les nuances de gris ou évoquent le chatoiement des pierres selon la lumière, elles font sentir la texture de ces sommets dépouillés. Une trentaine de ces estampes et matrices (ainsi qu’une sculpture) sont présentées jusqu’en juin au château de Gruyères, sous le titre Tosa Shoji.

Ce nom désigne le papier japonais sur lequel l’artiste moratois a imprimé ses créations, aux confins de la gravure et de la peinture. Il travaille également aux frontières de l’ancien et du moderne: la tradition se matérialise dans ce papier, dans le geste, et la nouveauté éclôt avec les techniques récentes réveillant la xylographie. Il part de photographies digitales – les siennes ou non –, les transforme, les recompose et les grave à l’aide de machines.

Mais Alois Lichtsteiner n’utilise jamais les matrices de gravure pou