Le fossoyeur de l’art suisse
Dans une somme d’études monographiques, Michel Thévoz enterre avec panache et érudition l’idée d’un art national. Vivifiant et déconcertant
Thierry Raboud
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Helvétisme » On croyait, naïvement, que de Hodler à Hirschhorn, ça n’était pas rien que d’être Suisse et de créer. On supposait même à «nos» artistes quelques connivences esthétiques, nées de la conscience d’appartenir à une même communauté, à une même géographie, à un même ethos. Peut-être espérait-on encore trouver quelques ténues lignes de force ou de faille pour rassembler ces créateurs sous une même bannière, fût-elle falote…
Non. Non, L’art suisse n’existe pas lance, frondeur, Michel Thévoz dans l’introduction à l’aléatoire déambulation historique que propose son nouvel ouvrage. D’ailleurs, on le sait depuis Ben et l’Exposition universelle de 1992, «la Suisse n’existe pas». Ou alors qu’à peine, «seul pays unifié par l’absence de tout principe unificateur» dont les artistes n’auraient en commun que de n’avoir rien en commun.
Et s’il fallait vraiment leur trouver un dénominateur, ce serait alors cette «pulsion de mort» que l’historien de l’art lausannois, instigat