Sur l’autre rive, le rêve
A Evian, le Palais Lumière traverse les vastes territoires du songe en exposant un ensemble de dessins du Musée d’Orsay
Thierry Raboud
Temps de lecture estimé : 3 minutes
Beaux-arts » Au milieu du lac, le bateau s’emmaillote de vapeurs automnales – prélude pour un songe. On navigue dans l’irréel lémanique, accostant enfin chez Les Arpenteurs de rêves, où le sommeil tient lieu de paysage. Au Palais Lumière d’Evian, une exposition de 180 dessins issus des collections du Musée d’Orsay esquisse, en éclairant l’histoire des arts graphiques entre XIXe et XXe siècle, ces mystérieux territoires de l’invisible. Et la découverte vaut la traversée.
Car c’est un magnifique accrochage, soigneusement atmosphérique dans ses teintes veloutées et ses musiques d’ambiance, qui profite du large empan ouvert par ce thème pour présenter une grande diversité d’artistes et d’esthétiques. Passé le dôme lumineux de l’accueil, le visiteur est invité à s’immiscer «derrière les paupières», du nom de ce premier ensemble d’œuvres où s’avachissent belles endormies et heureux assoupis. Le liminaire est clair: en ce temps où Freud publie son Interprétation des rêves (1899), l