Alborghetti, mémoire de la migration
Ancien concierge de luxe devenu office manager, le Tessinois est surtout poète, lauréat d’un Prix suisse de littérature et porte-voix des plus démunis
Thierry Raboud
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Portrait » Halil, Bogdan, Tarek, Mahdi, Fatim. Puis tant et tant d’autres, partis de La rive opposée pour traverser le tombeau de la mer, reprendre pied et trouver voix sous la plume de Fabiano Alborghetti. En 2006, le Tessinois publiait ce recueil, polyphonie de trajectoires anonymes. L’ouvrage reparaît aujourd’hui dans une traduction française qui nomme ses protagonistes pour mieux les arracher à l’oubli.
«J’ai regretté de n’avoir pas mis leurs noms dans la première édition. Je commençais à perdre les visages, les situations, les histoires et me sentais coupable de cet oubli. J’ai republié ce recueil pour mieux affirmer leur identité, trop souvent niée.» Ecrire, considérer l’autre, inscrire ses noires douleurs au blanc du papier, avec empathie et clairvoyance. Fabiano Alborghetti est un poète social au v