Littérature » Son roman s’achève le jour de la victoire de l’équipe de France de football, en 1998 (il faut désormais préciser l’année). Mais de victoires, d’honneurs et de liesse il n’en est pas franchement question dans Leurs enfants après eux. Ou alors par procuration seulement. Car dans son deuxième ouvrage (après un polar), qui a donc su séduire hier le jury du Prix Goncourt, Nicolas Mathieu radiographie une France, celle de l’Est en l’occurrence, qui se débat et crève après la fermeture de ses hauts-fourneaux. Une France qui perd, oubliée des lumières de Paris, où un bon poste de télévision allumé toute la journée, combiné à un pack de bières, abrutit les familles désœuvrées.

Puissant, le roman du natif d’Epinal (il vit aujourd’hui à Nancy) brûle les doigts, les yeux et les tripes, tant la trajectoire de son protagoniste, le jeune Anthony, semble pliée avant même d’avoir été réellement déroulée. L’histoire commence en 1992, le gamin a 14 ans, comme Nicolas Mathieu alor