Roman »   «La tombe était sobre et belle. Une dalle, un nom, deux dates. Debout devant elle, André souriait, une barbe naissante sur les joues et des ridules au coin des yeux.» C’est à un point de bascule de l’existence que Konrad Laghos, auteur parisien vivant à Zurich, saisit le personnage de son premier roman.

A dix ans, presque un jeune homme, André reste un enfant, doué pour la musique, que son père un peu particulier vient chercher à l’école un jour. Et commencent les brimades: c’est «la loi du préau». Cette loi, c’est aussi celle des copains fidèles, avec lesquels on joue aux cow-boys. Comme des gosses. Il y a encore cette fille avec laquelle André veut se marier, alors que la rousse opulente qui surveille l’étude le déconcentre. Comme un grand.

Ritualisée en un geste 
très beau – la création d’une tombe par André et ses amis – la mort du père marque le 
crépuscule de l’enfance. Toutes les portes sont ouvertes, y compris celle de la musique. Surtout celle du Ständ