Ivan Salamanca » Il fait son retour en format court et c’est une bonne nouvelle. En 2016, Ivan Salamanca entrait en littérature avec En état de luire, dont la structure complexe éclatée en vignettes poétiques rendait la lecture ardue, comme si l’illumination de cette langue très ouvragée avait à se mériter. Prose que l’on retrouve aujourd’hui enserrée en courts récits, à l’enseigne de deux recueils qui auraient pu n’en faire qu’un. Dix textes brefs entre drames et tableaux, éclats de vies minuscules à la Michon entrevus à travers le «nous» d’une perspective externe, quasi cinématographique: «Nous observons la scène depuis les tringles à rideaux». Regard à la dérobée posé le devenir étoile d’une ballerine, sur le fantasme italien d’un douanier, sur le naufrage d’un migrant, sur les rouages implacables du monde avalant les rêves. Particulièrement saisissante, cette description d’un orage de grêle sur le fruit du labeur, quand «les billes de glace ramassent les sucs»…

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