Ça fait boum boum!
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Nicolas Bouvier » La guerre à huit ans. Le titre porte en lui le charme des contes de l’enfance qui mêlent frayeur et bonheur. La frayeur est bien là. Une femme en est la cause. Elle s’appelle Bertha, comme la Grosse Bertha, pièce d’artillerie allemande. Notre Bertha, elle, est Prussienne, massive, laide et sadique. Elle ne sévit pas en terres germaniques, mais lémaniques, quelque part vers Aubonne, où le petit Nicolas Bouvier passe ses vacances dans la demeure de ses grands-parents maternels. Bertha est sa gouvernante, «une des figures les plus détestées de [son] enfance», qui avait fait du jeune garçon «son bouc émissaire et souffre-douleur favori». Pour neutraliser le pouvoir de nuisance de ce «garde-chiourme prussien», Nicolas utilise ses multiples connaissances culturelles comme autant de flèches à l’endroit de Bertha, crucifiée par le savoir précoce de l’enfant. «J’avais gagné ma guerre», écrit triomphalement Bouvier.
Un bonheur, et pour lui et pour le lecteur, qui se