Gilles Martin-Chauffier » Voici Metaxas. C’est un philosophe grec du temps de Jules César. Blasé, parfois sentencieux, c’est lui qui, embauché comme auteur de discours par Crassus, balade le lecteur à travers une Rome marquée par les intrigues sanglantes du triumvirat. Le chassé-croisé des alliances et des rognes fonde le roman Le dernier tribun de Gilles Martin-Chauffier. L’esprit satirique adopté par l’auteur, façon Juvénal, donne de la verve à un propos qui marche au rythme lent d’un cortège de sénateurs. L’écrivain dresse un portrait abrasif des personnages historiques. Il rhabille proprement Cicéron, le plus célèbre d’entre eux: «Sa carrière politique n’est qu’une infinie suite de mensonges vantant les vertus imaginaires d’une République dont il couvrait les injustices.» Le poète Catulle paraît attachant et horripilant à la fois lorsqu’il vante les jeux barbares du cirque à un Metaxas écœuré.

Ce roman de l’époque romaine use sans vergogne des mots d’aujourd’hui. Il sugg