Déroute des Flandres
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Premier roman » Inscrire sur Google Maps ce titre, Oostduinkerke. Entre Ostende et Dunkerque, un amalgame de sable et d’immeubles étalé en lisière de la mer du Nord. C’est dans ce décor imprononçable, qui «répond parfaitement au cliché de la station balnéaire», que Claire May situe son premier roman. Belgo-Suisse comme elle, la narratrice Emma revient chaque été dans la vétuste maison familiale où se cristallise une nostalgie réconfortante. Au tea-room où il est serveur, elle rencontre Charles, un révolté déraciné. Leur relation, placée sous de flaubertiens auspices, est un silence compact entrecoupé de monologues où chacun convoque le passé pour mieux se définir, jusqu’à la déroute qui clôt magnifiquement le roman.
On peine tout d’abord à s’attacher à ces personnages qui, pour se livrer, parlent comme un livre – «Les phrases étaient longues et alambiquées mais elles sortaient de lèvres quasi immobiles.» Pourtant le style de Claire May s’avère sûr, rythmé de tirets, imaginat