Désert du tarmac
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Roman » «Eliminer la végétation l’été, dégager les congères l’hiver»: c’est la mission de Sergueï, gardien de l’aéroport de la petite ville d’Izhma, dans le Grand Nord russe. Son destin constitue le sujet du deuxième roman de Marc Nexon, Le dernier des soviétiques, inspiré d’une histoire vraie.
Il y a quelque chose du Désert des Tartares de Dino Buzzati dans le début de cet ouvrage à l’écriture fine, campé entre les derniers temps du communisme et l’ère de Vladimir Poutine. On y voit Sergueï devenir peu à peu inutile, à mesure que les vols se raréfient dans «son» aéroport. En vue d’une hypothétique reprise des vols, il entretient ses 1350 mètres de piste, y installant un éclairage sous l’œil de son épouse, du pope et de ses amis. «L’espoir meurt en dernier», cite Sergueï. Le récit devient politique au moment où un Tupolev fait un atterrissage accidentel à Izhma, sans victime. Le tour de force de l’auteur, visiteur régulier de la Russie, consiste à conférer à cet appareil mir