Laurence Boissier » «Longtemps, je me suis creusé la tête pour trouver quelque chose à dire.» Elle a trouvé, Laurence Boissier, toujours aussi habile à le dire à sa drôle de manière mutine et finement insensée. Après sa Rentrée des classes, subtil premier roman bien accueilli en 2017, la Genevoise renoue avec le format bref de l’Inventaire des lieux qui lui avait valu la même année un Prix fédéral de littérature.

Voici un amusant Safari, qui n’est exotique que par la traduction en Bärndütsch qui fait face au texte français. Car c’est l’homme moderne, singulière créature, qui se trouve empaillé en trophée pour le grand plaisir du lecteur désopilé. Il faudrait les entendre, ces 40 historiettes que l’auteure récite habituellement dans les rangs du collectif bilingue Bern ist überall, mais l’on se contente ici de les lire avec le sourire. De petites proses d’une page ou deux, effleurées de tendresse ou frottées d’absurde, comme un bestiaire littéraire qui marie le dérisoire à l’