Ecriture inclusive, le genre tire la langue
L’écriture inclusive propose de rendre le français plus égalitaire, à l'aide de quelques propositions grammaticales plus ou moins audacieuses.
Un «danger mortel» pour certain•e•s, une évidence pour d’autres, lassé•e•s d'apprendre à leurs enfants que «le masculin l'emporte sur le féminin»...
Thierry Raboud
Temps de lecture estimé : 7 minutes
La langue bouge, les esprits s’échauffent. En France, le débat fait rage depuis qu’un éditeur de manuels scolaires a choisi d’adopter l’écriture inclusive dans l’un de ses ouvrages. Une polémique dont l’écho résonne jusqu’en Suisse romande. De quelle langue parle-t-on? De celle qui ambitionne, par une série de propositions syntaxiques plus ou moins audacieuses (voir leur application => LIEN SCROLL), d’accorder aux femmes et aux hommes une même visibilité.
Car oui, le genre masculin domine la grammaire française, que ce soit pour dire le neutre («tous les hommes sont mortels») ou pour régir les accords mixtes («Un homme et mille femmes sont sortis»). Pour Pascal Gygax, cela ne fait pas de doute: «la langue française est sexiste». Psycholinguiste à l’Université de Fribourg