Eloge de l’ici-bas
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Jean Prod’hom » On commence par souligner une phrase, puis l’autre, puis le livre entier presque. Déjà, de son Novembre en 2018, on écrivait qu’il eût fallu, pour en restituer la beauté, tout citer. Emerveillement ici encore, à chaque page de cette philosophie portative que Jean Prod’hom déploie sur le sentier de sa propre vie.
Un sentier qui longe cette faille invisible séparant le monde primitif, celui de l’enfant au corps-à-corps avec ce qui l’entoure, de ce monde second où nous avons basculé en prenant de la distance sur la réalité. Vertige de nos liens coupés à la Terre qui n’est pas sans rappeler le dernier essai de Camille de Toledo car c’est, ici aussi, le langage qui nous en tient éloignés. «Nous avons appris les noms des montagnes sans prendre le temps de les gravir. On nous a laissé entendre que la connaissance du ruisseau pouvait s’affranchir sans dommage de son existence», note le poète marcheur, qui invite à y replonger les pieds, à se réconcilier avec ce jaill