Entre retenue et révolte
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Monica Sabolo » On dirait l’Amérique: les filles tendent le pouce pour aller au bar Hollywood, avec le frisson d’une mauvaise rencontre. Les mauvais garçons, eux, tendent le pouce pour se vanter d’un acte agressif à l’encontre d’une fille. Ambiguïté du geste, ambiguïté de la vie de Nita. Eden, roman de Monica Sabolo, tourne autour d’elle. Nita vit une adolescence conflictuelle avec sa mère, a envie de vivre mieux, cherche sa voie en tant que «fille de la réserve». En des ambiances tendues, l’auteure dessine les attirances vénéneuses, les tripotages malsains dans le bus scolaire. Jeux d’enfants, mais plus tout à fait. Un autre personnage s’avère central: Lucy, fille venue de la ville avec son père bigot, victime d’un viol, retrouvée en pleine forêt.
Au bout d’un crescendo magnétique, la romancière dit les limites de la vengeance personnelle, tentante quand on sait les limites d’une police défaillante. Eden brasse les thèmes actuels de l’écologie, du féminisme et des minorité