Forte de son corps
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Premier roman » Elles sont entre elles, les collégiennes saisies à treize ans par Joy Majdalani dans son premier roman, Le goût des garçons. Elles intriguent, se rangent en clans, craignent de n’être d’aucun. Bientôt, ça ne suffit plus: il faut conquérir les garçons. La narratrice détaille ce que ça implique à l’école, par exemple les croche-pattes d’une collègue qui crée sur Internet un faux profil masculin pour lui soutirer des confidences. Le cœur est un leurre. Mais les garçons, c’est aussi la peur de faire faux, qui crée des paradoxes: «Je veux que tu me violes», dit la narratrice à l’un de ses béguins. Mais sait-elle embrasser, faire plaisir? En embuscade, il y a les profs, des nonnes qui mesurent les jupes et projettent, comme éducation sexuelle, des films sanguinolents pour dégoûter de l’avortement. Enfin, il y a le couvercle lourd des parents soucieux et des injonctions sociales.
Le goût des garçons dit l’adolescence au féminin avec une sincérité brutale. Travaillée