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«Il y a encore tant à faire»

Avec Fille, Camille Laurens longe les frontières de la fiction et de l’autobiographie pour disséquer la violence du patriarcat. Rencontre

Auteure d’une dizaine de romans, la Française Camille Laurens est l’une des grandes figures de l’autofiction. © Francesca Mantovani
Auteure d’une dizaine de romans, la Française Camille Laurens est l’une des grandes figures de l’autofiction. © Francesca Mantovani

Thierry Raboud

Publié le 21.08.2020

Temps de lecture estimé : 8 minutes

Rentrée littéraire » Naître fille, c’est n’être garçon. Et de cette négation originelle, il faut grandir malgré la franche déception des parents. Se construire en inférieure, en «éternelle affiliée», en creux de ce masculin roi qui, comme le proclament la grammaire et la société, l’emporte sur le féminin.

Rouen, années 1960. «Vous avez des enfants? Non, j’ai deux filles», répond le père de la narratrice, qui elle-même deviendra mère quelques décennies plus tard – d’un garçon manqué. Violence du langage et des silences se conjuguent dans Fille, un roman sorti jeudi et qui s’annonce comme l’un des plus remarquables de cette rentrée littéraire. C’est une sombre valse où l’homme mène la danse à travers qu

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