L’art de l’évitisme
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Alain Schifres » «Ne pas éviter conduit fatalement à l’implication», a dit l’humoriste américain Roger Price. C’est sous son égide que l’écrivain Alain Schifres dessine son double littéraire, champion du refus de l’engagement. Il se proclame évitiste, et ses aventures sont relatées en brèves plages de vie dans Je préfère ne pas. Les rares engagements du narrateur sont simples. Mais acheter un smartphone, c’est risquer qu’il soit configuré sur Paris, une localité nantie d’une tour Eiffel près de Tcheliabinsk, et que la vendeuse n’y puisse rien. Quant à acheter un four, c’est téméraire: capable de cuisiner seul, celui du narrateur paraît mû d’une vie propre. Alors, à quoi bon s’impliquer?
L’évitisme traduit un esprit de contemplation rigoureux et distancié, d’une immense drôlerie. Ancré dans l’actualité des confinements, l’ouvrage évoque aussi ce que devient cette lucarne qu’on appelle la télévision, aquarium moderne, pour peu qu’on coupe le son. Et de même que l’auteur y pêch