Jérôme Ferrari » La photographie, cet art qui transforme les vivants en cadavres éternels. Dans son dernier roman, Jérôme Ferrari interroge ce qui est en jeu lorsque l’obturateur s’ouvre sur le réel. Et c’est la mort qui se révèle. A son image est ainsi scandé comme une messe de requiem, office funèbre d’une jeune photographe corse, Antonia, dont un ravin a aspiré la voiture. Son parrain est aussi le prêtre qui doit officier, lui qui offrit à sa filleule son premier appareil. Devenue reporter pour un journal local, elle documentera les conflits du nationalisme corse avant de plonger dans la sanglante guerre yougoslave. Mais face à l’horreur qui impressionne sa pellicule, l’apathie triomphe.

Lauréat du Goncourt en 2012 pour Le Sermon sur la chute de Rome, Jérôme Ferrari en reprend ici quelques thèmes pour les entrelacer de son écriture sinueuse. Comme son personnage, il choisit le grand-angle pour tout faire entrer dans le cadre: trajectoire des pionniers de la photographie,