La peur au ventre
Les Suisses seraient-ils anxieux? Oui, si l’on en croit Peter Utz, qui examine la grande littérature helvétique habitée par la Culture de la catastrophe
Ghania Adamo
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Littérature » Vu de l’étranger, l’Helvète est quiet. Dites à un Anglais ou à un Espagnol que les Suisses sont taraudés par l’angoisse des cataclysmes, et vous verrez leurs yeux exprimer un grand doute. Pourtant, l’inquiétude constitue bien un des traits identitaires de ce pays, palpable à travers la grande littérature helvétique. La preuve par la Culture de la catastrophe, passionnant essai de l’auteur alémanique Peter Utz, professeur à l’Université de Lausanne, qui explique dans son ouvrage comment, depuis le XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, la crainte du pire «se transforme en ferment de la créativité littéraire». Entretien.
Incendies, avalanches, éboulements et autres crues agitent les littératures suisses, dites-vous. D’o&ugr