La plume brûlée d’Icare
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Marie-Claire Dewarrat » On admirait la veine caustique et crépusculaire de ses Couchers de soleils (2019), trois nouvelles où le verbe acerbe de Marie-Claire Dewarrat conjuguait l’humain au futur. Style mariant au burlesque le funeste, dont on retrouve les accents dystopiques dans Le chagrin d’Icare.
Ecrivain goncourisé et oublié, Icarius Montefumato se souvient de son passage dans l’Al Bekaba, sorte de Babel mystique qui contenait tous les livres du monde avant que les tenants d’un Ordre Nouveau ne s’en emparent pour transformer les auteurs en otages et leurs ouvrages en sacrilèges à expier. Rescapé, le narrateur se met en tête de «soustraire au monde toutes les traces de collusion volontaire entre la littérature et [lui]», par de petits larcins ou de grands incendies.
Avec ce roman-fable épaissi par une tenace mélancolie, la Châteloise médite sur l’illusion qui consiste à «faire entrer un monde qui ne tourne pas rond dans le moule rectangulaire d’un livre». Hommage e