La ville bue par la mer
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Bruno Pellegrino L Pour son deuxième roman, le Lausannois se plonge Dans la ville provisoire et symbolise, d’une plume soigneusement tenue, le lent raz-de-marée de la mémoire.
Les artistes, après tout, sont des gens comme les autres. Ils se brossent aussi les dents; ils ont leurs rituels, leurs intérieurs, domestiquent le quotidien en gestes inlassables. Une empreinte d’intimité que se plaît à dessiner Bruno Pellegrino, peintre d’atmosphères habile à se glisser dans les coulisses de la création, derrière les paravents de l’atelier, là où le réel s’impose en amalgame de petits riens.
Récompensé de nombreux prix, son premier roman, Là-bas, août est un mois d’automne (2018), suggérait l’existence tardive du poète Gustave Roud et de sa grande sœur Madeleine. Climat feutré, dans la vaste demeure de Carrouge, où la vérité biographique se tissait élégamment à l’invention pour célébrer «leur manière lente et savante d’éprouver l’épaisseur des jours». Le Je, malicieusement, se gl