Le forgeron meurtrier de Gletterens fait son retour en littérature
Exhumant à la manière d'un Jacques Chessex une «sale histoire» oubliée, l'écrivain broyard Julien Sansonnens refait en littérature le procès d’un maréchal meurtrier, mais aussi de son époque.
Thierry Raboud
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Roman. » Il y aurait en Suisse romande un sillon littéraire à retracer, presque un genre en soi: celui du drame rural lapidaire, qui irait d’Aline de Ramuz à Dans l’ombre de l’absente d’Olivier Pitteloud en passant par La Lune assassinée de Damien Murith… Lyrisme et violence mis en tension dans une haute poétique de la rusticité campagnarde. Une veine que prolonge, à sa manière chessexienne, Julien Sansonnens dans son cinquième roman, Agnus Dei.
Revenant sur les terres de l’arrière-pays broyard dont il est originaire, l’auteur exhume un fait divers du temps ancien, avant que «les trente glorieuses remodèlent le paysage dans le canton de Gonzague de Reynold et de la poire à Botzi». Fin des années trente, alors que les prémices de la guerre tonnent au loin, Marcel C., forgeron de Gletterens, se marie avec Jeanne-Sarah de Saint-Aubin. Honorable noce, dans cette communauté dure à la tâche qui cultive le tabac Burley et les loyautés claniques sous le regard du Ciel. «Autant que pos