Le nid des vieux coucous
Temps de lecture estimé : 1 minute
François Conod » Décédé l’an dernier, François Conod avait encore un récit dans ses tiroirs. Court et intense, Etoile de papier retrace son internement forcé en psychogériatrie en raison de son alcoolisme. Dès les premières lignes, l’auteur donne le ton: alors qu’il refuse d’être embarqué, un soignant l’exhorte à se dépêcher car une vieille dame attend dans la fourgonnette et commence à avoir froid… Gentleman, il accepte.
Dans l’un de ces mouroirs, privé de ses antidépresseurs vineux, Conod hait son séjour et ne manque pas de le faire savoir. Pour pallier sa colère et son ennui, l’auteur brosse alors le portrait de cette vie «hospitalière» au vitriol, donnant du relief à ses travers et paradoxes. Au milieu des résidents insanes et du personnel soignant doucereux, Conod comprendra que pour abréger son séjour, il faut paradoxalement montrer qu’on l’apprécie…
Teintée d’une ironie dont on ne se lasse pas, son écriture désabusée trouve les formulations justes et percutantes