Le pouvoir des deux corps
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Ketty Rouf » Corps enseignant ou corps féminin? Joséphine est la narratrice d’On ne touche pas, premier roman de Ketty Rouf. Professeur de philosophie de jour, elle est effeuilleuse la nuit, dans une boîte chic dont l’adresse est celle du Crazy Horse. La narratrice vit le strip-tease comme un lieu de pouvoir face à des hommes demandeurs dont elle reçoit, enivrée, les confidences en un abécédaire des misères sexuelles. De plus, Joséphine apprend à assumer son corps en se dénudant. Puissante, c’est elle qui commande au fil des danses privées, excitant le désir sans espoir qu’il se réalise: «On ne touche pas!» Le contraste avec le lycée est saisissant: Joséphine la prof, celle qui se cache sous des vêtements informes, y est la victime caricaturale d’un fonctionnariat qui ne veut pas de vagues. Ah oui, il y a cet élève, Hadrien, qui découvre que la philo, ça vaut la peine. Ou ce collègue avec lequel elle échange des livres intellos. Chic, mais que c’est fade.
On ne touche pas bo