«Le roman est une forme de communication totale»
Récemment honorée par le prestigieux Man Booker Prize, Olga Tokarczuk signe avec «Les Livres de Jakób» un roman-monde qui part sur les traces de Jakób Frank, un insondable illuminé qui se voulait messie.
Thierry Raboud
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Avant sa venue dimanche à la Fondation Michalski, l’auteure polonaise a accepté de nous accorder par email un entretien qui permet de mieux mesurer l’importance de ce projet littéraire démesuré, lauréat de plusieurs prix, et qui lui a valu des menaces dans son pays lors de sa publication. Car tout roman historique est aussi éminemment politique. Interview.
Quand avez-vous commencé à travailler à cet ouvrage, qui se base sur une très importante documentation historique?
Olga Tokarczuk: A la fin des années 1990, j’ai trouvé dans une librairie une copie d’une sorte de cahier universitaire intitulé Book of Lord’s Words, une étude des textes frankistes qui donnait aussi à lire les versions originales. J’ai trouvé cela absolument fascinant. Ce qui m’a le plus frappé dans cette lecture, c’&