Les enfermés de l’Amérique
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Philippe Rahmy L Disparu en octobre dernier, l’écrivain genevois a laissé ce texte percutant où résonnent les voix cloîtrées de l’Amérique, et la sienne.
Il disait détester les voyages, partait malgré tout, en ramenait des phrases pour tenir debout. Philippe Rahmy ne croyait pas vraiment à cette maladie qui le condamnait à l’immobilité, et qui a fini par lui voler la vie en octobre dernier. Baroudeur friable, il n’aura cessé de vouloir échapper à l’enfermement qu’impose la fragilité.
En 2016, l’égyptologue poète genevois baignait ainsi dans la touffeur marécageuse de l’arrière-pays floridien. A travers l’écran embruiné d’un Skype, il riait de son errance comme d’une fuite, toisait ses douleurs et nous affirmait travailler à un nouveau roman américain: «Certains endroits cristallisent quelque chose, il y a une sorte de battement et l’écriture se présente alors en flux continu.» Voici ce texte posthume qui sera publié à la fin du mois, dont la pulsation confirme ce que l’o