Les roues de la fortune
Grand raconteur d’histoires noires, Joseph Incardona exacerbe l’absurdité d’un concours où une rutilante voiture est objet du désir. Rencontre
Thierry Raboud
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Roman » Il y a une vieille bécane à sacoches devant la porte, alors c’est là. Dédale industriel en transition culturelle: un fabricant de ressorts, un entrepôt, quelques maisons d’édition, puis ce petit bureau d’un grand raconteur d’histoires. «J’ai longtemps bossé à la maison, mais cela fait deux ans que je me suis installé ici. C’est un peu la «chambre à soi» de Virgina Woolf, qui me permet de couper avec l’extérieur pour mieux entrer dans mes mondes», note Joseph Incardona au pied d’une orgueilleuse tour genevoise, dans ces quelques mètres carrés tapissés de fiction.
Une bibliothèque récapitule deux décennies d’écriture, avec ses romans traduits en turc, polonais ou braille. Au mur, des cases de BD et une affiche de son film Milky Way, puis sa moisson de prix. Un