Noircir l’absence
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Les chroniques de l'uni
Michaël Ferrier » C’est arrivé comme une vague. Le coup de téléphone d’un ami, au milieu d’une nuit de décembre. Au bout du fil, une voix blanche, un hurlement qui garde son calme, une lame de fond, un drap déplié dans l’hiver de Tokyo. Cette nuit-là, Michaël Ferrier (photo Francesca Mantovani) apprend la mort de son ami François et de sa fille Bahia, noyés dans la mer des Canaries: «Blanc, blanc comme la cire des cierges, blanc comme un poignet sanglé, comme la face du noyé, blanc […] comme la page blanche où je dois écrire ces mots maintenant. Toute cette blancheur, il faut la fureur de l’encre pour l’éteindre ou pour l’apaiser, pour l’éloigner ou la défaire, pour la distiller ou pour la sublimer.»
Michaël Ferrier, François, portrait d&