Notre sombre devenir
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Roman » Il excelle à sonder le désarroi de l’homme occidental, spectateur d’une postmodernité tournant à vide. Litanie décliniste que Philippe Testa a déployée en romans parfois remarqués (Sonny, Prix du roman des Romands en 2011), parfois remarquables (Le Crépuscule des Hommes, 2014), et qu’il prolonge désormais vers un obscur futur.
Une veine dystopique que la littérature d’ici creuse volontiers. Moins atmosphérique que le Neptune Avenue de Bernard Comment, moins caricatural que le Simili-love d’Antoine Jaquier, le Lausannois anticipe le devenir sombre de notre société en imaginant un black-out continental. Dans le regard détaché du narrateur, la société s’effondre jusqu’au cannibalisme. Nourrissant sa trame narrative (parfois frêle) de réflexions anthropologiques catastrophistes, Testa en profite pour mettre en scène la vanité du survivalisme et les limites de l’individualisme consumériste. S’il n’évite pas toujours les poncifs du genre, ce roman d’anticipation farci de n