Pajak, l’histoire sans fin
Terminé, le Manifeste incertain? C’est une magistrale somme d’encre noire et de radieuse mélancolie que l’on referme à regret
Thierry Raboud
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Littérature » A la vingtaine, il grimpait sur les tables des restaurants, vitupérait quand l’escalope était semelle. Il ne s’est pas assagi depuis, Frédéric Pajak. Simplement, il a fait des livres. Neuf volumes d’un Manifeste incertain qui devait ne pas avoir de fin, aujourd’hui accompli – comme on le dirait d’une œuvre parfaite en son genre. «C’était un chemin, dont je connaissais l’horizon sans trop savoir par où il passerait», assure l’essayiste franco-suisse au sortir de son œuvre-labyrinthe.
Un chemin improvisé qu’il faudrait parcourir à nouveau pour en prendre toute la mesure. Crier au chef-d’œuvre? Oui, l’affirmer ici une dernière fois, ou l’on s’en voudra de ne l’avoir fait lorsque le temps se retournera sur cet ample Manifeste pour le juger au sein des lettres francophon