Pellegrino, un temps pour Roud
L’écrivain lausannois glisse ses mots dans ceux du poète vaudois pour l’imaginer, au côté de sa sœur Madeleine, à l’automne de son existence
Thierry Raboud
Temps de lecture estimé : 5 minutes
Portrait » Il arrive en avance, s’en excuse. On venait juste de terminer la lecture de son premier roman, au titre long comme un soir d’été: Là-bas, août est un mois d’automne. L’un des ouvrages les plus remarquables lus en cette rentrée d’hiver, lent et intense comme le roulement des saisons.
Au café lausannois, Bruno Pellegrino commande un très printanier sirop d’hibiscus. On ne s’en étonne pas – son roman est une brassée de verdure, touffu de plantes précises, «de la sauge, du sainfoin, des œillets de marais et des nappes d’esparcettes, des bleuets, des campanules», et on ne sait plus bien si ces mots sont les siens ou ceux de Gustave Roud, dont il magnifie la geste tacite au côté de sa sœur Madeleine, à l’automne de leur existence.
Il ne se passe rien, ou si peu, dans ces page