Propriétaire, quel souci
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Jean Rouaud » Les vicissitudes de la propriété sont immémoriales. En une brassée de chroniques douces-amères, Jean Rouaud évoque l’emprise de l’humain sur son monde, au travers de cette terre qu’il s’est appropriée. Ça ne va pas sans conflits: empruntant son titre à Balzac, l’auteur intitule son recueil Qui terre a, guerre a. S’ils sont érudits, convoquant les états d’âme de la noblesse d’Empire sans terres, les premiers textes, livresques, n’accrochent pas pleinement. Ce sont d’autres temps: tout le monde n’a pas lu Les Paysans de Balzac. Les chroniques sur la conquête des Etats-Unis convainquent en soulignant le réflexe de défendre ce dont on est propriétaire, avec une arme même. L’écrivain s’enflamme aussi pour dire le sort des animaux et des plantes, exploités dans un but de solutionnisme génétique. L’auteur pense enfin aux artistes cavernicoles, opposant un paléolithique soumis à la nature et un néolithique dominateur, ouvrant la voie à un homme qui se prend pour Dieu – oppos