Bastien Roubaty » Il met les mots sur le bout de la langue, puis les laisse glisser en calembours, zeugmes et autres calembredaines joyeuses. Bastien Roubaty a la plume fantasque, qu’il trempe dans une encre diluée d’absurde pour signer ses histoires douces-amères. On la découvrait en 2016 dans Les Caractères, son premier roman publié aux Presses littéraires de Fribourg. Prometteur, même si le fond n’y semblait qu’un prétexte à une forme trop respectueusement immergée dans l’écume d’un Boris Vian.

L’éminent chantre de l’improbable semble rôder plus lointainement dans Après Saturne. Parvenu à se départir d’une trop patente admiration pour ce maître en facéties, le jeune auteur fribourgeois a sensiblement gagné en maturité dans ce deuxième roman, conservant ce qui faisait la saveur légère de son style tout en affinant son sens de l’intrigue.

Le monde qu’il dépeint ici est à la fois loufoque et étrange. Les tables y sont dressées par des dompteurs, les plantes sont végéta