Tintamarre et tyrannie
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Max Lobe » Il se pourrait que le carnaval fût triste. Mais c’est d’abord une danse du verbe: Mista AcaDa-Writa, fabuliste à l’afro spongieux, aux pompes lustrées, à la langue déliée en glossolalie par un esprit foldingue, jase au coin du bar. Raconteur fanfaron, il déverse ses histoires au bon peuple, grisé de sa gouaillerie polyphonique où se mêlent les idiomes du ghetto. Un babil libidineux qui invite à «chikungugner de la bosse fessue à longueur de journée» jusqu’à la «déphallandade», en attendant l’hypothétique apparition du grandiloquent couple royal.
Oui, Max Lobe, c’est une voix. Qui, partie Loin de Douala (2018), ne cesse d’y revenir en romans maîtrisés. Inventant une langue radicalement neuve, le Genevois porte cette fois le tintamarre à saturation, étouffant ainsi toute velléité narrative. Et le sous-texte politique de se noyer dans l’inaudible – il se peut, bien sûr, que cette République de Crevetterie soit son Cameroun natal, que Sa Phall’Excellence et Sa Clith’A