Trois lacs et un poète
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Jean Prod’hom » Arpenteur des marges, ramasseur de tessons et brimborions veloutés par le temps qu’il enchâsse ensuite en ses carnets numériques, Jean Prod’hom est de ces poètes capables de faire rimer prosaïque et cosmique. Parvenu au seuil de la retraite et remué par la fin prochaine d’un ami, l’écrivain a quitté son Haut-Jorat, sac au dos, l’esprit au vent, pour arpenter le Seeland du canal d’Entreroches jusqu’à Soleure. Chaque jour de marche est un chapitre de Novembre, étiré des promesses de l’aube aux écritures du crépuscule.
Entre les deux, une exploration des lisières où l’eau et la terre, l’homme et la nature, la vie et la mort s’entrelacent entre les lacs. «Il n’y a pas de chemin mais rien n’interdit de l’inventer», c’est alors une errance historique et métaphysique entre les blocs erratiques d’un paradis fragmenté, succession d’entraves et d’enclaves, de refuges et de prisons, tandis qu’un chardonneret montre la voie. On y croise Rousseau, Agassiz et Walser, mais