Un Goncourt haut et court
Le prix littéraire français remet l’Histoire à l’ordre du jour en consacrant le récit d’Eric Vuillard
Thierry Raboud
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Trop court pour un Goncourt? Les 150 pages de L’ordre du jour d’Eric Vuillard se lisent en moins de temps qu’il en fallut aux jurés du prestigieux prix littéraire pour digérer la poule faisane rôtie au chou vert, servie hier chez Drouant. C’est dire si l’annonce, faite depuis les escaliers du restaurant parisien qui leur sert de fief, a déjoué les pronostics. Lesquels voyaient plutôt cette distinction honorer l’ample roman générationnel d’Alice Zeniter, L’art de perdre – fort bien nommé en la circonstance.
Pour certains, il était même impensable que l’ouvrage de Vuillard, publié ce printemps chez Actes Sud, soit primé, l’ancienne directrice de la maison Françoise Nyssen étant désormais ministre de la Culture. Pour d’autres, sa qualité de récit lui fermait formellement les porte