Une voix qui cogne
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Gilbert Pingeon » Dans sa tête, il y a Alex et Axel. Ils ne s’entendent pas, alors parfois, ça explose. Et le personnage principal se met à haranguer avec violence les arbres de la rue où il vit et qui donne son titre au dernier ouvrage de Gilbert Pingeon: L’Impasse aux loups. L’écrivain neuchâtelois alterne les points de vue pour donner chair à un bonhomme schizophrène: «Difficile de l’ignorer, délicat d’évoquer son cas, impossible de se taire à son sujet. Alors, on en parle.» En parler oui, parce qu’il est compliqué de lui parler. Les services sociaux, «si peu soucieux», en savent quelque chose, entre tentatives d’ouverture et découragement. Il y a aussi les voisins, qui se plaignent du bruit mais n’abordent jamais l’individu.
C’est lorsqu’il fait parler Super Axel ou Minus Alex que l’auteur se montre le plus puissant. Il brosse le portrait d’un homme passé par la drogue, en rupture de tout, et qui cultive l’échec faute de succès. Par un verbe dense, l’écrivain recrée la