Baiju Bhatt, vers l’Orient
Le violoniste vaudois opère la fusion du jazz qui groove et du classicisme indien. Dans son nouvel album, il progresse vers l’Est à coups d’archet
Thierry Raboud
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Musique » On le croise à Vevey, dans un kebab syrien où il vient vider son compost entre deux tournées. Baiju Bhatt habite à l’étage, file alors chercher son nouveau disque pour nous le glisser dans une main tandis que l’autre serre un dürüm déjà refroidi. La sienne, de galette, s’avère épatante.
Ornée d’un soleil empourpré, elle convoque la fleur du jazz contemporain aux noces du groove et du classicisme indien. Noces déjà anciennes, à vrai dire, car voilà quatre décennies que les vigueurs afro-américaines ont défloré les mystères modaux du raga. Depuis les seventies orientalisantes du légendaire Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin, depuis les explorations de son groupe Shakti. La musique hindoustanie venait y attiser la fusion du rock à guitares et du jazz à impros. No