Christophe, l'émoi bleu
L’auteur d’Aline et des Mots bleus est mort jeudi, à 74 ans. Ce «beau bizarre» décadentiste s’était hissé au sommet du panthéon pop français
Christophe Conte
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Hommage » C’était l’homme du confinement absolu, mais l’ennemi tout aussi absolu de la distanciation sociale. Capable de rester cloîtré des nuits entières en quête d’un son que lui seul entendrait une fois l’ouvrage terminé, Christophe avait aussi fait de son appartement- studio-musée-salle de poker du boulevard du Montparnasse le lieu de passage le mieux fréquenté d’un tout-Paris nyctalope qui l’avait élu maire adjoint aux mondanités délicieuses. Des musiciens de toutes époques et obédiences allaient et venaient, en alternance avec des journalistes en quête d’une anecdote non encore déflorée du septuagénaire plus jeune que la plupart d’entre eux. Et lorsqu’il ne répondait pas aux messages, c’est sans doute qu’il croisait sur un voilier au large de Tanger ou qu’il dormait