De groove et de bruits
Fredy Studer est l’un des plus grands batteurs suisses. A 70 ans, il sort son premier disque solo, un défi pour ce musicien féru de dialogue
Roderic Mounir
Temps de lecture estimé : 4 minutes
Jazz » L’homme est d’une humilité désarmante. Pour beaucoup, son nom n’évoquera probablement rien. Fredy Studer est pourtant une sommité suisse de la batterie. Après avoir testé à peu près toutes les configurations et joué avec des centaines de musiciens différents en plus de quarante-cinq ans de carrière, il se lance à 70 ans sur un premier album en solitaire.
Un coffret rassemble 14 solos, surtout atmosphériques et zen, parfois plus volcaniques. Ils explorent toute la gamme des frottements, tintements et roulements, jouent avec les durées et la résonance dans l’espace. L’enregistrement s’accompagne d’un livre qui retrace le parcours de Fredy Studer avec photos et contributions de plusieurs journalistes spécialisés alémaniques. On trouve aussi les éloges faits par quatre batteurs et non des moindres: Vinnie Colaiuta – qui a travaillé avec Frank Zappa, Joni Mitchell, Sting, Herbie Hancock –, Jack DeJohnette, Jim Keltner et Paul Lovens. Des monstres, admiratifs de la palette