Diachronie, le goût de la liberté
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Critique
En musique, il n’y a pas que le XXe ou le XXIe siècles qui soient modernes. Au XIVe siècle de Machaut, faute de barres de mesure comme on les connaît en Occident (la notation est en élaboration à ce moment-là), les lignes de chant s’entrelacent avec une sensation de grande liberté formelle, sans tempo fixe. Trois clarinettes de l’ensemble Diachronie l’ont montré samedi, au Phénix, à Fribourg.
Ce qui frappe, dès l’ouverture du concert, c’est l’horizontalité du Lay de la fonteinne: les trois voix sont comme posées l’une sur l’autre, encore loin de la verticalité qui fera les cathédrales sonores de la polyphonie renaissante. La Barque mystique de Tristan Murail (né en 1947), pour piano, violon, violoncelle, flûte et clarinette, pousse encore davantage cet effet de superposition de voix distinctes. L’envergure de cette pièce de musique dite spectrale dépasse la simple accumulation des voix. Mais, oui, les deux pièces, à six siècles de distance, se répondent.
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