Il faut imaginer Thiéfaine heureux
Thierry Raboud
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Critique
Ça commence en requiem, ça finit en fête foraine: c’était du Thiéfaine. Le plus adulé des chanteurs inconnus, bricoleur de chansons invendables, était de retour aux Francomanias de Bulle mercredi soir, venu y récapituler son œuvre, effeuiller les fleurs du mal de sa discographie inégale. Un peu, beaucoup, à la folie.
On l’idolâtre ou on ne le connaît pas, Hubert-Félix Thiéfaine. Vêtu d’ombre et de cuir (splendeur d’enterrement qui sied à son antique spleen), il est monté en scène comme d’autres en chaire. Les fidèles: en communion. «Je suis déjà venu dans cette salle au début des années octante», a-t-il tenté devant ses ouailles ferventes, assez âgées pour réciter les paroles de ses premiers titres. Surtout pour lui rappeler que non,