La terrible liturgie du chaos
L’ultime campagne européenne de Slayer passe mercredi par Zurich. Les thrashers y avaient joué pour la première fois en 1987. J’y étais
Patrick Pugin
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Musique » C’était le 8 mai 1987. Un vendredi. Je n’avais pas encore tout à fait seize ans. Avec mon pote Topher, nous avions décidé de sécher les cours. Ce soir-là, Slayer jouait à Zurich et il était hors de question que nous manquions le rendez-vous. Le quatuor californien avait publié quelques mois plus tôt l’album ultime de thrash metal, le chef-d’œuvre inégalé du genre: Reign in blood. Malsain, brutal, expéditif… Un pur concentré de violence et de sauvagerie. La bande-son rêvée de l’adolescent énervé, indocile, mal dans sa peau.
Nous avions lâché vingt balles à un cacou du coin, tout heureux d’aller parader sur la Bahnhofstrasse avec son Alfa flambant neuve. Il nous avait déposé devant le Volkshaus. Sur le trottoir se massaient des centaines de chevelus survo