Récital » La mélodie semble sortir du fond des âges: fragile, le violon de Carolin Widmann remonte aux sources, au Moyen Age et à Hildegarde von Bingen. Avant de faire confiance à la puissance incantatoire de la Fantaisie concertante de George Enescu (1932). L’éloquence du violon solo y creuse un vaste sillon de sensations. La musicienne relie la modernité de pièces des XXe et XXIe siècles – les Trois Miniatures de George Benjamin (2002, qui exploitent des jeux de timbres très variés) et la Sonate No. 5 d’Eugène Ysaÿe (1923, où L’Aurore commence lui aussi de manière fragile) – et les réminiscences profondes de la musique du passé dans ces œuvres. Il subsiste en particulier un rapport au chant, qui innerve jusqu’à la vaste et poignante Chaconne à la fin de la Partita No. 2 de Bach. EH

Carolin