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Les chants du réchauffement

Exilé éternel, Piers Faccini célèbre le vivant de son paradis bientôt perdu. Son huitième album, hanté par la Chute, est beau comme un paradoxe

L’Anglo-Italien s’est installé en famille au cœur des Cévennes, au chevet d’une nature en péril d’où il cultive ses utopies sonores. © Julien Mignot
L’Anglo-Italien s’est installé en famille au cœur des Cévennes, au chevet d’une nature en péril d’où il cultive ses utopies sonores. © Julien Mignot

Thierry Raboud

Publié le 08.05.2021

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Portrait » On était là, dans l’insouciance d’un ancien été, à se rafraîchir d’un jus sage sur une terrasse lausannoise. Il venait de quitter les étudiants de la Haute Ecole de musique après une matinée à leur enseigner le songwriting. Art chantant d’être soi, qui à vrai dire ne s’apprend pas: «Si créer c’est aller à la pêche, on peut tout apprendre, sauf ce moment où le poisson vient mordre à l’hameçon», confiait-il alors. Généreux néanmoins de ce savoir pratique indispensable à toute germination créative. «Comme un agriculteur qui dirait à quel moment semer quelle plante, comment en prendre soin.»

On était là, à converser dans un soleil bitumineux, et les métaphores champêtres de Piers Faccini nous semblaient convier la nature en ville, convoquer son ailleurs. Les Cévennes, de garrigue et de chênes verts, où depuis 17 ans il rénove son mas et sa vision du monde. C’est de ce paysage qu’il nous répond aujourd’hui, entre chien et loup, pour reprendre la conversation quelques a

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