Jazz » Il n’a pas dix ans. C’est soir de fête au bistrot de ses parents, à Courtepin. Trois frangins souffleurs pour amuser la galerie, le cadet qui s’époumone dans sa trompette. Et ça ne manque pas: toujours un type pour saisir ce gamin à peine plus grand que sa timidité et le hisser sur une table, que tout le monde le voie bien agiter ses pistons.

Cinquante ans plus tard, hanté par ce souvenir, Matthieu Michel n’aime toujours pas la scène. «Je pourrais jouer depuis les coulisses, ça m’irait aussi…» Mais il a bien dû s’y faire, à la lumière. Cinq décennies que son pavillon cuivré s’y dore, aux côtés des légendes bleutées. Et depuis que l’OFC a canonisé le Fribourgeois en 2016, reconnaissant en lui «l’un des grands trompettistes-buglistes du jazz européen», il ne peut plus vraiment se défiler. Alors on débarque chez lui avec un photographe et beaucoup de curiosité pour ce musicien qui remplacera bientôt Miles Davis.

C’est Max Jendly qui le dit. Le fr